La loi AGEC valorise les fabricants français
La loi AGEC fait du bien à la planète. En imposant une information sur le pays de confection, elle donne aussi un vrai coup de pouce au Made in France.
Le 29 avril dernier, paraissait un nouveau décret d’application de la loi AGEC (Anti-gaspillage pour l’économie circulaire), obligeant les marques d’habillement, linge de maison et chaussures à délivrer certaines informations au consommateur, sous la forme de fiches produits dématérialisées et accessibles au moment de l’achat (depuis un site ou une page internet).
Outre des caractéristiques environnementales (matière recyclée, recyclabilité, présence de microfibres plastiques), la traçabilité fait partie des mentions imposées. Il s’agit d’indiquer le pays où s’effectue principalement chacune des opérations suivantes : tissage/tricotage, ennoblissement (teinture, impression…) et confection.
Sont concernés les (plus gros) producteurs, importateurs, distributeurs et autres metteurs en marché, notamment en ligne. Avec un calendrier précis. Le 1er janvier 2023 : les acteurs au chiffre d’affaires annuel supérieur à 50 millions d’euros, mettant au moins 25000 unités produits sur le marché français, doivent s'exécuter. Puis, un an plus tard (2024), ceux affichant plus de 20 millions d’euros et au moins 10 000 unités annuelles et enfin, début 2025, ceux dont le CA est supérieur à 10 millions d’euros (et toujours 10.000 unités).
Le greenwashing est aussi dans le collimateur du décret : le 1er mai 2023, les sociétés au CA supérieur à 10 millions d'euros, devront bannir les mentions “biodégradable”, “respectueux de l’environnement” ou toute autre allégation environnementale équivalente.
Une réponse aux attentes consommateurs
Cette évolution réglementaire est une excellente nouvelle pour les façonniers et la traçabilité du Made in France.
Elle va ainsi mettre en valeur, de façon légale, une production de proximité, vertueuse en termes d’emplois et de développement durable. Car moins émettrice de CO2 et respectueuse de règles européennes plus sévères que celles d’autres zones mondiales de fabrication. Ce nouveau texte pourrait aussi aider à endiguer le phénomène du “franco-lavage”, qui consiste à faire passer comme “Made in France“ des produits fabriqués à l’étranger.
Cette réglementation est une réponse à la sensibilité croissante du consommateur sur ces sujets. Selon une étude OpinionWay-Première Vision, réalisée en février 2022 auprès de 1016 français, 61% ont acheté un vêtement fabriqué en France lors de l’année précédente. Et pour 58%, le Made in France est un “critère prioritaire” de leurs actes d’achat de mode.
De même, selon un sondage Première Vision-Ifm mené au printemps 2022 auprès de 7000 français, allemands, italiens, anglais et américains, 65,4% des français ont acheté au moins un produit de mode éco-responsable lors des 12 mois précédents. Or, une production locale est le premier critère associé à une approche durable pour 33,4% des français. Et ce, devant l’utilisation de matériaux verts (24,5%), une production respectueuse de l’environnement (20,5%) ou respectueuse des employés et des conditions sociales (14,2%). Autant de critères intégrés par les fabricants français.
Les façonniers hexagonaux synonymes de qualité, réactivité et éco-responsabilité, seront donc désormais mis en valeur sur ces nouvelles fiches produites. Une raison de plus pour les marques de faire appel à la Plateforme des Façonniers de la Maison du Savoir-Faire et de la Création, qui les mettra en relation avec les fabricants français les mieux à même de réaliser leurs produits.