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eMode, laboratoire incontournable des motifs et matières

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À Cholet, la Plateforme eMode accompagne marques, créateurs, artisans, artistes, entreprises, étudiants et même particuliers dans leurs projets textiles les plus audacieux. Avec une technicité rare, un parc machine performant, une culture de la transmission et un ancrage local fort, elle repousse les frontières de l’innovation créative et durable.

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Au sein du Lycée de la Mode de Cholet, la Plateforme eMode se distingue par un positionnement hybride et unique. Entre incubateur de projets, centre de formation et fablab textile, elle incarne un lieu d’échanges, de recherche appliquée et de création textile où se croisent les langages du design, de l’art, de l’artisanat et de l’industrie. Depuis sa création en 2004, à l'initiative du Groupement Professionnel Mode Grand Ouest, l’Université d’Angers et le  Lycée de la Mode, Carole Coutand, ingénieure textile et directrice fondatrice, impulse une vision transversale des motifs et matières.

 

Des équipements de pointe au service de l’intelligence textile

Plateforme eMode

La structure labellisée Plateforme Technologique (PFT) depuis ses débuts est organisée en trois laboratoires offrant un accès unique à un parc machines de haut niveau aux étudiants, aux professionnels de tout secteur et même aux particuliers.

Dans le premier espace “Couleurs & Motifs”, les outils de création numérique permettent de concevoir et d’ajuster des designs en réalité virtuelle, en modélisation 3D ou en simulation textile. Ici, les motifs prennent vie à l’écran avant de se déployer en volume. Le deuxième laboratoire “Matières & Tests” est le cœur de l’ennoblissement, où s'expérimentent l’impression numérique, la sublimation, la broderie ou sérigraphie encore des techniques comme la découpe et la gravure laser sur matières souples ou rigides. “Nous pouvons travailler aussi bien sur du textile que sur du bois, du cuir, ou des surfaces destinées à l’architecture d’intérieur”, exprime Quentin Pérès, lui aussi ingénieur textile et responsable technique. Enfin, dans la “salle machines spéciales” dédiée au prototypage matière, se trouvent quelques-unes des machines les plus performantes : machines d'assemblage et marquage par ultrason, tables à digitaliser avec Modaris, brodeuses, presses manuelles, four pour sublimation 3D, le fameux “duo de machines de tissage et tricotage Jacquard, accessibles même aux particuliers, unique en France et donc très recherché” et plus récemment, une imprimante latex capable d’imprimer sur des matières enduites, papiers peints ou films de vitrophanie.

Cette infrastructure permet d’accompagner un projet de décor textile de A à Z, de l’idée au test d’industrialisation, souvent complété grâce à un fort lien avec des partenaires régionaux. “Lorsque le projet nécessite des centaines de mètres, nous travaillons avec des ateliers d’impression ou de décorations de matériaux locaux de confiance”, explique Carole Coutand. Cette souplesse permet aussi de relever des défis artistiques exigeants, comme les collaborations avec Makiko Furuichi et Hélène Delpra pour Le Voyage à Nantes ou encore pour la Villa Laurens, pour laquelle eMode a reproduit d’anciennes frises décoratives à partir de scans, recolorisées et imprimées sur voilage.

 

Un lieu d’expérimentation pour l’innovation du décor textile

Depuis 2010, eMode fonctionne en association, soutenue par une cinquantaine de membres actifs issus de l’industrie ou de la formation qui sont “impliqués dans la vie de la structure mais qui bénéficient aussi de services tels que l’accès en autonomie aux équipements et voient leurs projets traités en priorité par nos soins. Nous pouvons accompagner pour de l’échantillonnage, produire les premiers métrages d’une collection pour des shootings, développer des matières totalement inédites pour un projet de pièce unique ou tester des effets de surface. Nous sommes là pour faire de la recherche, pour tester, prototyper, affiner un processus”, explique la directrice. eMode joue un rôle clé dans l’accompagnement des projets textiles créatifs et techniques, bien au-delà du seul univers de la mode : « Nous travaillons aussi bien avec des plasticiens, des photographes que des jeunes créateurs, des artisans de la décoration d’intérieure, souvent du mobilier, de l’accessoire… Notre quotidien, c’est la variété des projets à traiter”, exprime Carole Coutand.

Régulièrement, la Plateforme s’ouvre aux expérimentations. Carole Coutand et Quentin Pérès gèrent l’accès aux plateaux et accompagnent les profils éclectiques qui s’y côtoient et partagent leurs recherches. C’est le cas d’un étudiant venu réaliser ses premiers prototypes en vue d’une impression finale de plus de 100m² : “Je travaille en noir et blanc, dans des toutes petites lignes. Il me faut un tissu qui donne un beau noir, qui valorise les détails, tout en restant dans un budget abordable. Je fais des essais sur différentes matières, on teste la lumière, le recto/verso, on joue sur l’intensité, la transparence... C’est un vrai processus de mise au point”, témoigne Pierre Delestre, en 2ème année à l'École supérieure d'art et de design (TALM), qui a bénéficié d'une initiation à l'impression numérique textile et d'un accompagnement pour des tests, en vue d'une exposition. Également, l’artiste textile Rosanna Lefeuvre a récemment expérimenté le tissage jacquard numérique sur le métier TC2 Loom, transposant ses recherches photographiques en compositions textiles complexes.

 

Former, transmettre, connecter : une mission à 360°

L’ancrage d’eMode dans les murs du Lycée de la Mode de Cholet et son partenariat avec le GRETA CFA 49 renforce ce lien avec la pédagogie. Certifiée Qualiopi, la structure propose un large panel de formations continues destinées aux professionnels du textile, enseignants, techniciens, designers ou artistes souhaitant se perfectionner ou intégrer de nouveaux outils dans leurs pratiques. Les thématiques vont des bases de l’infographie à la maîtrise des machines de prototypage, en passant par les procédés d’impression numérique ou encore les fondamentaux du textile. “Nous accompagnons aussi bien un artiste qui veut comprendre la sublimation qu’un formateur qui souhaite intégrer de nouvelles techniques à son programme pédagogique (...) cela peut prendre la forme de workshops créatifs !”, explique la directrice. L’objectif est de permettre aux “professionnels d’acquérir les compétences et les vocabulaires des nouvelles technologies pour travailler avec des imprimeurs et/ou avec nous”, exprime-t-elle.

“Nous avons tous les avantages d’être à proximité d’un établissement de formation parce que nous partageons les plateaux techniques, notamment via la mutualisation des équipements”, souligne Carole Coutand. “Nous menons également des projets qui impliquent des étudiants, tout en répondant aux besoins des entreprises. Par exemple, pour un projet de baskets pour la marque Sessile, les étudiants ont proposé les graphismes. Nous avons fait la mise au point technique sur cuirs et tissus puis les impressions pour les prototypes. Idem pour les nouveaux foulards de la ville de Cholet et ceci jusqu’à la production de la série avec nos partenaires. C’est gagnant-gagnant”, s'exclame-t-elle.

 

Rester en veille et participer à la transition numérique et écologique

Afin de rester au cœur des dernières avancées et de les transmettre au plus grand nombre, la directrice d’eMode participe à de nombreuses réflexions sectorielles, en lien avec les savoir-faire, la transition écologique et numérique de la filière textile. “Nous veillons toujours à expliquer et montrer l’aspect artisanal/métiers d’art d’une technique, tout en zoomant sur les innovations technologiques”, explique Carole Coutand. Membre du comité de la mode responsable piloté par la SAMOA à Nantes, elle intervient régulièrement lors de tables-rondes, conférences et programmes de recherche, notamment sur la mise en place d’alternatives durables en ennoblissement ou sur les apports des nouvelles technologies dans des démarches d’écoconception.“Nous sommes à eMode, comme d’autres structures au national, un des maillons qui accompagne la transition technologique et environnementale”, explique la directrice.

Enfin, eMode agit comme un passeur entre les mondes. Sa technothèque et sa matériauthèque offrent une bibliothèque d’échantillons, de textures, de procédés qui nourrissent l’imaginaire des visiteurs tout en valorisant les savoir-faire de la région. “Nous montrons à la fois ce qu’il est possible de faire à eMode, mais aussi ce que peuvent réaliser des entreprises partenaires. Si un créateur souhaite aller plus loin, nous faisons découvrir, nous orientons, nous recommandons. Nous connectons ! Notre rôle, c’est d’ouvrir le champ des possibles”, conclut Carole Coutand.

 

Pour en savoir plus, découvrez la fiche entreprise de la Plateforme eMode.

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