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Court Métrage, la précision du développement produit

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Au cœur des Pays de la Loire, à Mortagne-sur-Sèvre, le bureau d’études Court Métrage cultive depuis plus de vingt ans une expertise précieuse dans la mise au point de collections pour les plus grandes Maisons de Couture et de prêt-à-porter haut de gamme et luxe françaises. Loin des projecteurs, cette structure indépendante est devenue une référence dans le développement de modèles et la normalisation, entre exigence technique et savoir-faire artisanal.

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Dirigé depuis quatre ans par Philippe Lefebvre, ingénieur textile de formation au parcours international, Court Métrage perpétue une approche rigoureuse, discrète et profondément humaine du développement produit, allant jusqu’à la préparation pour l’industrialisation dans un contexte de production en pleine mutation.

 

Une expertise au service des plus grandes Maisons

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Philippe Lefebvre, dirigeant du bureau d'études Court Metrage.

Depuis sa création par la famille Poupard, Court Métrage s’est construit un positionnement singulier dans le paysage de la mode française : celui d’un bureau d’études totalement indépendant de la production, ce qui est de plus en plus rare aujourd’hui. « On a toujours été un bureau d’études qui laisse le client libre pour sa production. Ce modèle nous rend agiles et concentrés sur ce que nous faisons le mieux : la mise au point. C’est d’ailleurs pour cela que mon bureau d’études Court Métrage a un fonctionnement indépendant de l’atelier de confection que je dirige également », résume Philippe Lefebvre. Ce positionnement clair a su convaincre des acteurs majeurs du luxe, qui sollicitent l’expertise de l’équipe pour développer leurs pièces.

La méthodologie est bien rodée : réception des croquis, réalisation de toiles ou demi-toiles sur mannequin, essayages à Paris ou sur place, patronage sur Lectra Modaris Expert, montage de prototypes, réalisation du dossier technique bilingue, calculs d’emploi matière... Chaque étape s’inscrit dans une logique de conseil et de rigueur. « Quand on part d’un croquis, on prend le temps d’expliquer ce qui est possible ou non. Ce temps de conseil est fondamental, mais il a un coût, souvent mal compris », insiste-t-il.

Court Métrage maîtrise aussi la normalisation industrielle : digitalisation, gradation, barèmes de mesures, et contrôle rigoureux des données techniques. Un travail souvent de l’ombre, mais crucial : « On nous appelle parfois pour reprendre des prototypes, pour corriger des dossiers techniques, ou même pour refaire totalement un patronage », explique le dirigeant.

Attaché au bassin choletais, le dirigeant revendique une solidarité locale : “Il y a une vraie entraide ici. On travaille parfois avec des ateliers sans bureau d’études, on fait équipe”.

 

Une maîtrise technique polyvalente

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L’équipe à taille humaine se compose de trois modélistes, deux prototypistes et de quelques freelances. Cette équipe développe les modèles de collection avec différents savoir-faire : chaîne et trame, maille coupée-cousue, produits flous comme tailleurs. Court Métrage est reconnu pour sa maîtrise des pièces à manches — manteaux, vestes, parkas, chemises — mais intervient aussi sur des robes, pantalons, combinaisons, voire des pièces proches de la corseterie, sans que cela constitue le cœur de leur offre. La variété des matières implique une adaptabilité constante : “ Il n’y a pas de mode d’emploi général, souligne Philippe Lefebvre. Tout dépend du tissu, des délais de livraison des fournitures… Si on ne maîtrise pas assez bien le métier, on n’est tout simplement pas assez rapide pour gérer tout cela. Les prototypistes montent la pièce de A à Z, quel que soit le produit. Ce sont des profils rares. Monter un prototype de niveau luxe en sortant d’école, c’est techniquement impossible”, explique Philippe Lefebvre. Le savoir-faire s’acquiert dans le temps long, au contact des matières et des gestes.

À la croisée de l’artisanat et de l’ingénierie, Court Métrage associe CAO, coupe automatique, thermocollage, repassage haut de gamme et finitions spécifiques (ourlets mouchoirs, coutures anglaises...) tout en valorisant le prototype physique car “nos clients veulent voir et toucher. On reste dans une approche très matérielle du produit”. Le parc machine est conséquent, mais chaque outil reste réglé pour un usage précis, afin d’optimiser le temps sans sacrifier la qualité. Cette exigence s’étend jusqu’au contrôle qualité sur produit fini, une prestation de service complémentaire au bureau d’études opéré sur une plateforme logistique attenante (Prolog). Détachage, réparation, reconditionnement : chaque pièce est examinée, ajustée, documentée. “On a parfois dû changer une fermeture, remonter une pièce, voire ajuster la taille d’un sac. Le luxe ne tolère pas l’à-peu-près que ce soit sur les délais ou la qualité”, rappelle-t-il.

 

Entre adaptation et accompagnement

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Malgré sa reconnaissance, Court Métrage n’échappe pas aux bouleversements du secteur : réduction des collections, délais drastiques, briefs moins précis et internalisation du développement par les marques clientes. « Aujourd’hui, on a du mal à se projeter. Les fonctionnements sont compliqués, et nous devenons souvent la variable de d’ajustement », observe Philippe Lefebvre. Face à cela, le bureau d’études tient sa ligne : méthode, exigence, accompagnement.

La pédagogie fait partie de l’ADN de Court Métrage, notamment avec les jeunes marques. « L’éducation est constante. Il y a une méconnaissance de notre métier, notamment sur la mise au point. Le conseil reste essentiel, surtout pour les marques émergentes. Quand on lance sa marque, il faut être conscient qu’il faut au moins trois saisons d’autofinancement avant même de savoir si ça va marcher », exprime le dirigeant.

Face à l’accélération des rythmes et aux transformations du secteur, Court Métrage défend une approche résolument ancrée dans la durée, la préservation de ses savoir-faire et l’exigence. Dans ce métier où chaque détail compte, la maîtrise technique et la connaissance des matières restent irremplaçables. Le bureau d’études cultive une  hybridation rare entre précision technique, savoir-faire manuel et accompagnement sur mesure, il fait de la mise au point un acte de création à part entière.

 

Pour en savoir plus, découvrez la fiche entreprise de Court Métrage.

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