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La FACIM œuvre pour les marchés publics Made in France

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La FACIM souhaite que les commandes publiques intègrent davantage les industriels français du textile-habillement. D’où un guide pour sensibiliser les acheteurs.

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C’est parmi les plus anciennes fédérations en France et la seule à représenter toute la filière textile-habillement, du fil à la confection !  La FACIM (Fédération nationale des fabricants de fournitures administratives civiles et militaires) rassemble une cinquantaine de PME industrielles répondant aux commandes publiques. À leurs donneurs d’ordres (ministères des armées ou de l’intérieur, pompiers, collectivités locales et EPIC (SNCF, RATP, Air France…), elles fournissent équipements de protection individuelle, uniformes et autres tenues administratives.

Pour promouvoir la filière et défendre les intérêts de ses adhérents, la FACIM agit selon trois axes, explique Stéphane Peron, son délégué général. C’est un interlocuteur neutre, facilitateur et conseiller technique auprès des donneurs d’ordres et fédérations. Elle crée et/ou participe à des groupes de travail dans le cadre de partenariats Etat-Industrie, sur des sujets d’actualité (comme l’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières) ou de fond (RSE, R&D...). Enfin, en matière d’innovation, elle échange avec les donneurs d’ordres sur leur retour d’expérience et leurs besoins prospectifs. Cette veille permet à ses adhérents d’y répondre le mieux possible ”. 

Parmi les leviers qu’elle déploie, figurent les interventions auprès des donneurs d’ordres, la mise en relation entre adhérents, la promotion d’alliances ou de labellisations (label RFAR utilisé par les armées françaises par exemple), la veille des marchés publics avec envoi d’alertes hebdomadaires sur les appels d’offres, l’organisation de stands communs sur des salons, avec le soutien du DEFI. La FACIM organise aussi un “Facim day” annuel, permettant à ses adhérents d’échanger avec un maximum de donneurs d’ordres, sur différentes thématiques.

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Guide pour les acheteurs publics

La FACIM était ainsi légitime pour piloter la rédaction, mi-2022, d’un guide à l'usage des acheteurs publics, en priorité agissant à un niveau territorial, financé par le DEFI et CTC (centre technique du cuir).  “Toute petite entreprise peut répondre à un appel d’offre local” souligne Stéphane Peron. L’initiative arrive à pic après la publication, début 2021, du rapport "Relocalisation et Mode durable" par le Comité Stratégique  de Filière (CSF) Mode et Luxe, soulignant l’importance de la commande publique comme levier de compétitivité et outil de relocalisation.

Pas question, bien sûr, d’inciter les acheteurs à sélectionner un produit sur le seul critère de son origine française, ce qu’interdit la réglementation européenne. Le guide fait en revanche 14 recommandations faciles à mettre en œuvre pour contribuer à “l’effort de relocalisation, préserver la souveraineté de notre outil de production” et “maîtriser notre empreinte carbone”, souligne Stéphane Peron.

L’ouvrage a déjà eu des retombées positives. Outre l’intérêt soutenu des grands donneurs d’ordres (bien que n’étant pas sa première cible), il a suscité un échange fructueux avec le ministère de la transition écologique. Le signalement d’un passage à préciser sur un décret concernant le recyclage a abouti à la modification du guide. Mais aussi à une réflexion sur une potentielle évolution du décret, après des propositions de la FACIM.

Autre retour intéressant : après sa présentation lors du congrès des pompiers à Nancy, une acheteuse, ayant trouvé le guide “clair et concis”, s’en est inspirée pour construire les clauses RSE d’un appel d’offre pour un groupement de SDIS (service départemental d’incendie et de secours). “Nous allons travailler ensemble pour améliorer le système et partager ces bonnes pratiques plus largement” indique Stéphane Peron. Au-delà de ces exemples, le guide a permis à la FACIM d’élargir et approfondir les échanges sur d’autres aspects de la commande publique, dans un esprit de “partenariat industriels-acheteurs”, via notamment de nouveaux groupes de travail.  

De façon générale, même si leurs coûts les handicapent, les industriels français ont une “vraie valeur ajoutée” pour remporter des appels d’offre publics. Soit “l’excellence technique, l’innovation et la technologie” énumère Stéphane Peron. Le tout couplé avec une réglementation poussée qui aboutit à une “excellente empreinte carbone (favorisée par le recours à l’énergie nucléaire) et sociale”. 

Défis

Autant d’atouts qu’il faut réussir à valoriser, ce qu’aide à faire la FACIM. 

Stéphane Peron souligne aussi l’importance d’une volonté politique pour faire bouger les lignes. Elle est déjà là en France, estime-t-il, « comme en témoigne l’évolution réglementaire récente ». Mais l’Hexagone ne peut rien sans l’Europe. Et le délégué général de rêver à un Small Business Act Européen, à l’instar de l’exemple américain, imposant aux marchés publics une certaine part de Made in Europe.

En attendant, Stéphane Peron s’attaque à plusieurs chantiers pour des marchés publics davantage “bleu-blanc-rouge” : « sensibiliser les acheteurs territoriaux, aux niveaux disparates et trop peu nombreux pour tout maîtriser. Côté donneurs d’ordres, donner assez de visibilité aux industriels dans la signature de contrats longs, leur permettant d’investir et de recruter en amont. Ensuite, la question de l’automatisation doit aussi être prise en compte, pour faire baisser les coûts de confection et être davantage compétitif. Enfin, il faut absolument préserver nos savoir-faire pour maintenir nos compétences ».

Une tâche de longue haleine et autant de défis que la FACIM est prête à relever avec ses adhérents !

N'hésitez pas à consulter le Portail des marchés publics sur notre site.

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