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La filière habillement partage ses bonnes pratiques RSE

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Début avril, le Groupement de la Fabrication Française et la Maison du Savoir-Faire et de la Création organisaient trois tables rondes à Paris, à la veille du Salon Made in France Première Vision. L’idée ? Échanger sur des initiatives RSE concrètes et inspirantes dans le cadre du label “Les Ateliers Engagés” et du référentiel Impact Score.

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La RSE est désormais incontournable dans la vie des entreprises. Mais si les grandes sociétés s’en emparent sans difficultés, les PME ne savent pas toujours comment aborder le sujet. C’est justement pour éclairer leurs adhérents que le GFF (Groupement  de la Fabrication Française) et la Maison du Savoir-Faire et de la Création, qui met en relation, via sa plateforme, donneurs d’ordres et fabricants français, ont organisé à Paris une soirée d’échanges à la fois instructive et conviviale le 1er avril dernier. Soit la veille de la grand- messe du secteur, le salon Made in France Première Vision au Carreau du temple.

Outre la date, l’adresse était tout indiquée pour accueillir un tel  événement : la Climate House, située rue du Caire, en plein Sentier, quartier de la façon parisienne. Ouvert il y a un an, ce nouveau lieu accueille quotidiennement, dans des bureaux partagés,  jusqu’à 400  acteurs (entrepreneurs, investisseurs, activistes, scientifiques, étudiants…) engagés dans la minimisation de l’impact environnemental, mais aussi de nombreux événements au sein de salles dédiées.

 

Le label “Les Ateliers Engagés” et l’Impact Score : deux outils précieux

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De gauche à droite : Sylvie Chailloux, Diego du Réau, Sylvie Maignan, Octave Kleynjans et Philippe Schiesser

Les organisateurs de la soirée, représentés par d’une part, Sylvie Chailloux et Diego du Réau, co-présidents du GFF (mais aussi dirigeants respectifs de Textile du Maine et France Luxury Shirt), et d’autre part, Sylvie Maignan, responsable de la Maison du Savoir-Faire et de la Création, ont ainsi pu mettre en lumière, pendant trois tables rondes, les leviers RSE offerts à la filière par deux outils précieux. Soit d’une part, le référentiel du label “Les Ateliers Engagés”, propre à la profession, et d’autre part, le référentiel multisectoriel l’Impact Score.

Initiée en 2020 par le GFF, la démarche de labellisation “Les Ateliers Engagés” permet aux façonniers d’améliorer et faire valoir leurs engagements responsables.  Elle permet “d'aller au-delà du seul argument “fabriqué en France” en renforçant les atouts d’une fabrication locale et en initiant des actions concrètes pour répondre aux exigences des plus grandes Maisons”, explique le GFF. “C’est un formidable outil d’accompagnement et de transformation en profondeur des organisations”, précise Diego du Réau (GFF). Depuis le lancement du label, 28 ateliers ont été sensibilisés à la démarche, grâce à l’organisation de trois webinaires annuels. Cinq ateliers ont d’ores et déjà été labellisés et 22 ateliers audités “à blanc” dont une douzaine devraient candidater pour obtenir le label d’ici la fin 2025.

De son côté, l’Impact Score a été présenté le 1er avril par Octave Kleynjans, directeur de l’Impact Lab chez le Mouvement Impact France, qui coordonne  ce référentiel commun  imaginé  “par et pour les entrepreneurs et dirigeants” de tous horizons, désarçonnés face “à l’avalanche de nouvelles réglementations et la multiplication des labels”. Qualifié par Diego du Réau (GFF) de “formidable porte-avions pour travailler en profondeur”, l’Impact Score permet à toute entreprise de s’auto-évaluer sur son approche globale de l’engagement social et écologique à 360°. Un  formulaire gratuit, réalisable en autonomie en moins de 2 heures, offre un aperçu condensé des indicateurs d'impact des normes et référentiels existants. Les salariés de l’entreprise sont eux-mêmes amenés à participer en répondant, anonymement, à un questionnaire précis accessible grâce à un QR Code. La plateforme de l’Impact Score délivre un plan d’action pour l’entreprise pour améliorer ses impacts.

 

Un impact score moyen de 54 sur 100

Sur les plus de 8000 entreprises françaises ayant réalisé leur Impact Score (avec un résultat moyen de 54 sur 100), on compte pour l’instant 16 ateliers de confection.   Parallèlement, un questionnaire anonymisé des salariés, administré par l’IFTH dans le cadre du parcours d’accompagnement GFF vers la labellisation Les Ateliers Engagés,  a permis de recueillir des éléments intéressants. Le taux de réponses a été de 70% sur un total de 332 salariés consultés. “L’élément le plus souvent pointé, propre à notre secteur, a été la question de la température des ateliers, démontrant son caractère essentiel en matière d’adaptation au défi climatique”, souligne Diego du Réau.

Les trois grands piliers de l’Impact Score que sont la limitation des externalités négatives, le partage du pouvoir et de la valeur et la stratégie à impact positif ont servi de fil rouge aux trois tables rondes organisées le 1er avril, au cours desquelles ont été évoquées les bonnes pratiques d’une poignée d’ateliers.

 

Comment réduire ses impacts négatifs ?

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De gauche à droite : Caroline Andreau et Alexandre Clary

Alexandre Clary, dirigeant de l’atelier C2S et de la marque Kidur (80 salariés) et Caroline Andreau, chargée de mission RH et RSE chez Textile du Maine (une cinquantaine de salariés), tous deux labellisés “Les Ateliers Engagés”, ont témoigné lors de la première table, intitulée “comment réduire ses impacts négatifs ?”.

“Nous nous sommes lancés dans une démarche de bon sens, faite de plein de petits projets. Il ne s’agit pas d’abattre une montagne d’un coup. In fine, nous avons constaté que cela nous a permis de faire des économies. Et grâce à cette démarche, nous abordons désormais plus sereinement les audits réalisés régulièrement par nos clients”, a résumé Caroline Andreau (Textile du Maine).

Alexandre Clary (C2S et Kidur) et elle-même ont détaillé quelques-uns de ces petits chantiers ou gestes qui, mis bout à bout, irriguent le fleuve du RSE.  

Textile du Maine a ainsi sensibilisé ses salariés à éteindre les lumières lors de leurs pauses, isolé un mur de son atelier orienté plein nord, refait tout l’éclairage en mettant en place des capteurs pour adapter la quantité de lumière artificielle (rampes LED) à celle diffusée de façon naturelle. Le tout a permis une diminution sensible (plus de 10%) de la consommation d’énergie (chauffage et climatisation). Enfin, le déploiement de panneaux solaires sur 160 m2 d’ombrières a réduit d’un quart la facture d’électricité.

 

Groupe de travail RSE hebdomadaire

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Pour impliquer ses salariés, Alexandre Clary, persuadé que la “conviction du chef d’entreprise ne suffit pas”, évoque la réunion hebdomadaire d’un groupe de salariés libérés de leur temps de travail, échantillon représentatif de l’entreprise (opérateurs(rices) de confection, agents de maîtrise, cadres…). Ensemble, ils réfléchissent à de possibles actions de bon sens, par exemple pour améliorer le flux des déchets, produire de façon plus économe, etc. Autant d’idées intégrées dans le plan d’action RSE et affichées régulièrement dans l’entreprise.

Le dirigeant détaille aussi le projet mobilisateur de l’éco-conception des produits. Si ce chantier était difficilement compatible avec son activité de sous-traitant, il l’était en revanche dans le cadre de sa marque propre de prêt-à-porter masculine, Kidur. Relancée en 2018, elle avait été déposée en 1935 avec, dès ses origines, un concept de résistance et donc de durabilité. Celle-ci s’attelle désormais à intégrer un maximum de matières éco-conçues (lin, laine des Pyrénées, coton recyclé…), tissées ou tricotées en France et utilisant des teintures végétales (pastel, indigo…). L’objectif est de bientôt présenter sur le site Internet de la marque, pour chaque produit, l’affichage environnemental dont la réglementation française est sur le point d’aboutir.

Chez Textile du Maine, Caroline Andreau décrit la part réservée à la RSE dans le processus d’intégration des nouveaux salariés, “jeunes ou moins jeunes”. Les actions RSE sont ainsi détaillées aux nouvelles recrues dès leur arrivée. Au bout d’une semaine, un rapport d’étonnement leur est remis, à remplir en un mois. La responsable est persuadée que cette façon d’embarquer les effectifs dans ce qui est  “inscrit dans l’ADN” de l’entreprise explique en partie la diminution du turn-over, passé de 17% en 2022 à 11% en 2024.

Pour illustrer le volet implication sociale de C2S et Kidur, Alexandre Clary évoque, lui, “l’atelier des talents”, le dispositif Maison de reconversion professionnelle permettant de “détecter les capacités de chacun pour un métier et de former en trois mois des talents”. “Nous sommes une entreprise ouverte : toutes les personnes qui veulent découvrir nos métiers sont les bienvenues”, explique-t-il.

“Pour les jeunes générations, la RSE, c’est naturel. Et si on veut attirer les talents de demain, il faut y aller. Cela crée une dynamique, beaucoup de valeur dans l’entreprise et permet à chaque salarié de s’emparer d’un bout de celle-ci”, conclut Alexandre Clary (C2S et Kidur).

 

Comment mieux partager la valeur et le pouvoir au sein de son atelier ?

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De gauche à droite : Octave Kleynjans, Sophie Pineau et Christophe Sauvage

A la deuxième table ronde, deux chefs d’entreprise, Sophie Pineau, la dirigeante du spécialiste vendéen de l’outwear Getex et Christophe Sauvage, à la tête d’Atelier Concorde, fabricant mayennais de chemises, employant tous deux une cinquantaine de salariés, ont illustré par leurs bonnes pratiques une autre interrogation : comment mieux partager la valeur et le pouvoir au sein de son atelier ?

La réponse passe notamment par la mise en place du Lean Management. “Cette méthodologie, qui a entraîné un grand changement chez nous avec une communication quotidienne à la fois descendante et remontante, nous permet de détecter des problèmes du terrain et de les résoudre. C’est un atout dans le pilotage de notre démarche qui nous a aidés pour accéder à la labellisation “Les Ateliers Engagés”“, explique Sophie Pineau (Getex).

Lorsqu’il a repris, il y a deux ans, l’Atelier Concorde, fondé il y a trente ans, Christophe Sauvage a constaté que les salariés n’avaient jamais été vraiment consultés. Ce qu’il fait désormais via la démarche du Lean Management. “On amène du collectif, de la transparence de l’information et on communique tous les jours sur les objectifs”, ajoute-t-il.

Dans les deux entreprises, des gestes de solidarité émergent parfois lors de ces séances collectives, comme ces propositions de salariés de donner leurs jours de RTT à des collègues confrontés à des problèmes personnels.

 

La polyvalence et l’esprit d’équipe encouragés

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De gauche à droite :  Diégo du Réau, Sylvie Chailloux, Octave Kleynjans et Sophie Pineau

Côté partage de la valeur, Christophe Sauvage (Atelier Concorde) a repris de zéro, à son arrivée, le déroulement des entretiens individuels, en préconisant la polyvalence. Une fiche de compétences, notant la maîtrise des différentes étapes de confection d’une chemise, a été créée.  La grille des salaires en tient désormais compte et l’organisation est facilitée. “Avant, il arrivait qu’une seule personne soit présente pour une opération !”, confie Christophe Sauvage. Chez Getex, le système de rémunération est basé à la fois sur des critères individuels (compétences, ancienneté…) et collectifs, afin d’encourager l’esprit d’équipe.

La meilleure qualité de vie au travail a aussi été mise en avant lors de cette deuxième table ronde. Chez Getex, celle-ci a été prise en compte dès la reprise, il y a quinze ans, de l’entreprise familiale par Sophie Pineau avec la mise en place de la consultation d’un kinésithérapeute pour prévenir des TMS (Troubles Musculo-Squelettiques). Depuis, les salariés réalisent une série d’échauffements avant de démarrer leur journée. Mais surtout, tous les salariés ont été consultés en amont de la construction, en 2021, de la nouvelle usine. “Nous avons répondu à toutes les demandes, comme celle d’offrir une vue sur l’extérieur aux salariés ou de disposer d’une salle de pause digne de ce nom”, explique Sophie Pineau. Les salariés sont aussi “embarqués” dans cette dynamique vertueuse. A titre d’exemple, un petit groupe organise une marche tous les mardis soirs.

 

Confort et bonne humeur

Dans l’Atelier Concorde, le questionnaire Score Impact rempli par les salariés, bien qu’aboutissant à un beau score (66 sur 100) a cependant permis de détecter un point faible : des locaux, trop froids l’hiver et trop chauds l’été. Ce problème a été corrigé et désormais, les salariés peuvent travailler dans de bonnes conditions. D’autres améliorations matérielles -tapis de confort, nouvelles chaises… ont été apportées. L’esprit d’entreprise a également évolué depuis l’arrivée aux Ressources Humaines de Corinne, la compagne de Christophe Sauvage, et la mise en place d’initiatives conviviales. Le jour même des tables rondes, la bonne humeur était au rendez-vous dans l’entreprise, avec la distribution de petits poissons d’avril et de petits gâteaux !

Enfin, Sophie Pineau (Getex) a évoqué les actions de son entreprise, partie prenante de l’économie locale, notamment des dons de tissus à des associations (comme Vendée Ukraine, qui les a transformés en…civières).

 

“Comment avoir un impact positif sur son écosystème”

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De gauche à droite : Octave Kleynjans, Bernard Blaizeau et Amandine Galiay

La troisième table ronde, s’interrogeant sur “Comment avoir un impact positif sur son écosystème” a, elle, mis à l’honneur les actions très “vertes” des entreprises Brocéliande Confection et C2000. On connaît la phrase d’Alphonse Allais : “on devrait construire les villes à la campagne, l’air y est tellement plus pur !”. Les dirigeants de ces sociétés, Nora Garcia pour la première et Bernard Blaizeau pour la seconde, ont appliqué cette boutade à leurs ateliers. Les deux étaient venus décrire leurs démarches, le second avec l’aide de sa chargée de mission RSE, Amandine Galiay.

Pour Brocéliande Confection, spécialiste du prêt-à-porter et de la lingerie employant une trentaine de salariés en pleine campagne bretonne, la démarche semblait aller de soi. ”Nous sommes dans un contexte rural et avions un grand terrain autour de notre atelier à valoriser, explique Nora Garcia, qui a repris l’entreprise en 2022. Nous avons donc fait appel aux agriculteurs du coin pour venir travailler sur ce dernier”.

La nature a aussi permis de combattre un problème, on l’a vu, récurrent dans la confection. “Comme il faisait très chaud dans notre atelier, nous avons planté toute une haie d’arbres fruitiers pour rafraîchir la partie sud du bâtiment”, indique la dirigeante.

 

Un jardin plutôt qu’un parking…

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De gauche à droite : Amandine Galiay et  Nora Garcia


Pour l’atelier de couture C2000, spécialiste du flou installé dans une friche industrielle de Limoges, la “carte” de la verdure semblait moins évidente à jouer. C’est sans compter sur la sensibilité et la main…verte de son dirigeant, formé au métier de jardinier avant de se lancer dans le métier de tailleur puis de reprendre, il y a vingt ans, C2000.

“Plutôt que d’agrandir le parking, nous avons préféré installer un jardin”, explique Bernard Blaizeau. L’idée s’est concrétisée au moment de la pandémie, une période pendant laquelle ses salariés craignaient que les grandes surfaces soient mal approvisionnées en fruits et légumes. “L’idée d’un grand verger, avec une partie maraîchage, pour gagner en autonomie, est alors née”. Plusieurs hectares sont transformés. Toutes ces plantations apportent aussi de la fraîcheur près de l’atelier, qui a particulièrement souffert des hautes températures en 2021 et 2022. Un jardinier à temps plein est recruté même si Bernard Blaizeau passe volontiers le motoculteur.  

“Si le jardin appartient à l’entreprise, tout ce qui fructifie est à la disposition des 70 salariés”, explique Bernard Blaizeau, qui évoque par exemple les 30 kilos de kiwis récoltés en octobre dernier. Les membres du personnel ont directement accès au jardin dès le matin et viennent souvent déjeuner sous la pergola de kiwis à la belle saison. “Ce verger a créé du lien social. Et cela fait du bien à tous d’être au contact de la nature”, souligne Amandine Galiay. Dans la même logique, des ruches vont aussi être déployées.


Vertus pédagogiques d’un havre de verdure

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Sylvie Chailloux

Bernard Blaizeau observe les vertus pédagogiques de ce havre de verdure pour ses 70 salariés. “Ils ont retrouvé le sens des saisons, savent désormais quand on plante, sème ou récolte. Ils réalisent aussi qu’ils ne sont pas tous seuls mais un élément de l’écosystème. Ils prennent désormais davantage garde à l’environnement : ils trient davantage leurs déchets, font plus attention à l’eau et l’électricité…”.

La démarche de C2000 séduit des salariés de plus en plus jeunes. Quand Bernard Blaizeau est arrivé aux commandes, il a repris 16 collaborateurs. Aujourd’hui, il y en a 70, dont l’âge moyen est de moins de 40 ans contre 56 au moment de l’arrivée du nouveau dirigeant.

Avec leurs témoignages inspirants, tous ces responsables d’entreprises ont su décidément convaincre les auditeurs de la nécessité d’agir comme les “citoyens du monde que nous sommes”, comme l’a souligné Sylvie Chailloux (GFF et Textile du Maine). Octave Kleynjans (Impact France) a, lui, incité les entreprises à calculer leur Impact Score, que cela soit en se rendant sur le site de ce dernier, ou via le lien de celui du GFF.

Ces tables rondes ont aussi permis de comprendre concrètement les avantages apportés par la démarche de labellisation des “Ateliers Engagés” pour les entreprises qui se sont lancées, en structurant et donnant davantage de visibilité à leur engagement RSE.

Promouvoir l’ensemble des ateliers français, synonymes de qualité et respectueux de normes sociales et environnementales exigeantes : c’est également la mission de la Maison du Savoir-Faire et de la Création. Sylvie Maignan, sa responsable, a d’ailleurs saisi l'opportunité de ces rencontres pour annoncer une bonne nouvelle : la plateforme connectant donneurs d’ordres et fabricants français est désormais aussi disponible en anglais... De quoi faire rayonner encore davantage la fabrication française à l’étranger ! 
 

En savoir plus sur Les Ateliers Engagés : https://www.gff-groupement.fr/les-ateliers-engages/

Évaluer votre Impact Score : https://gff.impactscore.positive-company.eu/

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